Inflation: Comment l’Utiliser ?

Illustration de l'impact de l'inflation sur l'épargne, mettant en scène une course dynamique où l'inflation tente de rattraper les économies.
Inflation vs. Épargne : une course où tout peut basculer !

Calculatrice d’Inflation

Montant avec inflation à la fin de la simulation:

Montant avec placement à la fin de la simulation:

Moyenne des taux d’inflation sur la période: %

Écart entre les deux montants finaux:

Si vous cherchez d’autres simulateur financier n’hésitez pas à consulter ces pages : Comment calculer les intérêt composés / Comment calculer un prêt immobilier ?

Ce simulateur utilise l’évolution annuelle moyenne de l’indice des prix à la consommation, fourni par l’INSEE : L’essentiel sur… l’inflation | Insee

L’inflation est l’augmentation générale des prix des biens et services dans une économie. Elle érode la valeur de l’argent au fil du temps. Par exemple, si le taux d’inflation est de 2% par an, un bien qui coûte 100 € aujourd’hui coûtera environ 102 € l’année prochaine. Cela signifie que ce qui vous paraît être une somme d’argent importante aujourd’hui ne le sera pas demain.

C’est un peu comme si vous aviez aujourd’hui la capacité d’acheter une télévision et que demain vous ne puissiez plus qu’acheter un morceau de cette même télévision. L’argent fluctue même si vous n’y touchez pas et que vous le cachez dans un bas de laine. Alors attention aux trucs et astuces de grand-mère, l’argent il faut le faire vivre pour ne pas le perdre.

Par exemple :
Considérons que 20 € aujourd’hui permettent d’acheter deux livres d’une valeur respective de 10 € chacun. Avec une inflation continue de 2 % par an pendant 10 ans, chaque livre vaudra 11,95 € à terme. Dans ce contexte, 20 € vous permettront donc d’acheter seulement un seul livre.

Pour les investisseurs, il est crucial de prendre en compte l’inflation lors de l’évaluation des rendements. Un rendement nominal de 5% peut sembler attractif, mais si l’inflation est de 3%, le rendement réel n’est que de 2%. L’inflation est un phénomène économique complexe qui peut être influencé par divers facteurs tels que la politique monétaire, la demande et l’offre de biens et services, et les coûts de production. Comprendre ces dynamiques permet de mieux anticiper les fluctuations de la valeur de l’argent et d’ajuster ses stratégies d’investissement en conséquence

Le taux d’inflation est généralement mesuré par l’Indice des Prix à la Consommation (IPC). En France, c’est l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) qui calcule et publie ce taux. L’IPC mesure les variations de prix d’un panier de biens et services représentatifs de la consommation des ménages. Il permet de suivre l’évolution des prix et de déterminer le taux d’inflation.

Formule de calcul de l’inflation :

La formule pour faire évoluer un montant en fonction de l’inflation est :

\( V_n \times (1 + t_x) = V_{n+1} \)

où :

    \( V_n = \text{valeur de l’année } n \)
    \( t_x = \text{taux d’inflation} \)
    \( V_{n+1} = \text{valeur recherchée} \)

Par exemple :

Prenons un montant de 10 000€ avec un taux d’inflation de 1.7% cela nous donnera:

\( 10\,000€ \times (1 + 1.7\%) = 10\,170€ \)

Comment calculer l’impact de l’inflation?

Pour calculer précisément l’impact de l’inflation, il convient d’utiliser l’équation de Fisher, du nom de l’économiste Irving Fisher. Cette formule est utilisée pour calculer le taux d’intérêt réel net d’inflation. Elle exprime la relation entre le taux d’intérêt nominal, le taux d’intérêt réel et le taux d’inflation.

L’équation de Fisher est la suivante :

\(1 + R_{\text{réel}} = \frac{1 + R_{\text{brut}}}{1 + \text{taux d’inflation}}\)
  • Rréel : Représente le taux d’intérêt réel, c’est-à-dire le taux d’intérêt ajusté pour l’inflation, qui indique le rendement réel d’un investissement.
  • Rbrut : Représente le taux d’intérêt nominal, c’est-à-dire le taux d’intérêt tel qu’il est généralement annoncé par les institutions financières ou les emprunteurs.
  • Taux d’inflation : Représente la variation du niveau général des prix sur une période donnée, exprimée en décimales.
Par exemple :

Supposons que le taux d’intérêt brut offert par un investissement immobilier soit de 4% et le taux d’inflation moyen de 2%. Nous aurions donc :

\(1 + R_{\text{réel}} = \frac{1 + 0.04}{1 + 0.02}\)

\(1 + R_{\text{réel}} = \frac{1.04}{1.02}\)

\(1 + R_{\text{réel}} = 1.0196\)

\(R_{\text{réel}} = 1.0196 – 1\)

\(R_{\text{réel}} = 0.0196 \text{ soit 1,96%}\)

Donc, le taux d’intérêt réel net d’inflation est d’environ 1,96 % et non de 4 %.

Cette approche utilisant l’équation de Fisher permet de calculer de manière plus précise le taux d’intérêt réel. Néanmoins, les résultats étant proches d’une approche par soustraction (4 % – 2 % = 2 %), cette dernière peut être utilisée pour simplifier l’analyse de rentabilité.

L’équation de Fisher montre comment le taux d’intérêt nominal est ajusté pour tenir compte de l’effet de l’inflation sur le pouvoir d’achat de la monnaie. En divisant le taux d’intérêt nominal par le taux d’inflation plus un, on obtient le taux d’intérêt réel, qui donne une meilleure indication du rendement réel d’un investissement une fois l’inflation prise en compte.

L’équation de Fisher est un outil essentiel en économie et en finance pour évaluer le rendement réel d’un investissement en tenant compte de l’inflation. Elle permet aux investisseurs et aux économistes de mieux comprendre l’impact de l’inflation sur les taux d’intérêt et les rendements des investissements.

Cas d’étude

Pour bien comprendre l’impact de l’inflation prenons un cas d’étude simple. Entre 2000 et 2024 l’évolution de l’inflation en France a suivi une augmentation moyenne de 1.70%. Pour maintenir un pouvoir d’achat de 10 000€ acquis à la veille des années 2000, il faut obtenir 15 229,69€ en 2024. Comparativement si je place cet argent sur un placement à 2% sur la même période je vais obtenir à la fin 16 406.06€. L’écart entre les deux est donc de : 1176,40€

(Vous pouvez reproduire cette simulation avec le simulateur situé en haut de page.)

Détail des calculs :

Pour obtenir ces résultats, il faut réaliser deux séries de calculs :

  1. Pour chaque année, le montant de l’année antérieure a été augmenté de l’inflation.
  2. Le calcul de l’évolution du montant initial, qui évolue avec un taux moyen de 2 % par an. Pour comprendre ce calcul, je vous invite à consulter cet article: Comment calculer les Intérêts Composés ? – COLLEGE IMMO

Ces deux séries composent le tableau que vous pouvez voir au niveau du simulateur. Il suffit ensuite de comparer les valeurs pour obtenir le gain effectif une fois l’investissement corrigé de l’inflation.

L’investissement a donc battu l’inflation mais en augmentant très faiblement la capacité d’achat à hauteur de +1039,47€. Il aura donc fallu 24 ans pour obtenir un gain qui est relativement faible, on peut donc dire que cet investissement est peu rentable.

Cet exemple montre en tout cas bien l’importance de considérer l’inflation dans vos investissements. L’objectif n’est pas de faire croitre un capital mais de vous enrichir et donc d’augmenter votre capacité d’achat. A ce titre, passer de 10 000€ à 16 406,06 € a bien permis d’augmenter votre capital, mais pas de vous enrichir.

D’un point de vue patrimonial, l’immobilier permet-il une protection de son épargne contre l’inflation ?

L’immobilier est un actif à forte inertie. Les évolutions de prix, à la hausse comme à la baisse, sont relativement lentes et ne s’ajustent pas mécaniquement au taux d’inflation. En cas de forte hausse, l’effet peut même être inversé, car l’augmentation rapide des taux d’emprunt tend à bloquer les acquéreurs dans leur achat, réduisant ainsi les volumes de vente et faisant chuter les prix. C’est ce que l’on constate depuis début 2023, où les politiques d’augmentation des taux d’emprunt ont eu tendance à bloquer les ventes.

À très long terme, l’immobilier, surtout dans sa composante locative, peut retrouver pied, car le marché a tendance à se recaler naturellement. Les loyers auront suivi la hausse des prix et les gains rapportés aux amortissements permettront un retour à meilleure fortune.

Cependant, l’immobilier, assorti d’un temps long, n’est pas un remède miracle contre l’inflation. Si l’opération dispose d’une marge suffisante, elle pourra faire face à une inflation forte. Dans le cas contraire, une perte sera constatée.

La principale vertu de l’immobilier réside dans sa faible volatilité, mais il ne faut pas confondre cette notion avec les conséquences de l’inflation sur son patrimoine.

Par exemple :

Considérons l’achat d’un appartement pour 200 000 € (tous frais compris), revendu 10 ans plus tard pour 250 000 €. La plus-value résultante est donc de 50 000 €, soit une rentabilité brute de 25 %. Cependant, si l’on considère un taux d’inflation de 2 % durant cette période, le gain effectif sera équivalent, dans 10 ans, à une somme de 41 837,76 € d’aujourd’hui. Cela signifie que le pouvoir d’achat futur obtenu par la marge au moment de la revente ne sera plus équivalent à une somme de 50 000 € aujourd’hui, mais à une somme de 41 837,76 €.

Collège Immo

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